méditation de pentecôte

merci à Alexis de cette belle méditation au souffle de l’Esprit Saint.

Quand souffle l’Esprit de sainteté, tout change. Les peuples murés dans leur incommunicabilité trouvent un langage commun. Les différences qui trop souvent dressent les hommes les uns contre les autres deviennent ferment d’amour. La peur, qui paralyse et ferme les portes, est balayée par un vent de paix de Dieu. La Pentecôte, c’est tout cela à la fois et plus encore. Le don de l’Esprit rétablit la communication, la communion au sein de l’humanité. L’Esprit saint remet le cœur de l’homme à neuf.

Comme Pâques, la Pentecôte est une fête juive[1] avant d’être une fête chrétienne. A l’époque de Jésus, les croyants affluaient à cette occasion vers le Temple. Ce que souligne le livre des Actes des Apôtres en expliquant qu’il y avait résidant à Jérusalem des juifs religieux venant de toutes les nations sous le ciel. Une effervescence particulière propice à l’accueil de toutes les nouveautés.

De même que Pâques, la Pentecôte se situe à la fois en continuité et en rupture de la fête juive, comme la nouvelle Alliance l’est de l’ancienne. Pâques est la fête du passage – le passage de l’esclavage à la liberté pour les juifs, le passage de la mort à la vie pour les chrétiens. La Pentecôte est, quant à elle, la fête du don – le don de la Loi qui libère pour les juifs, le don de l’Esprit qui vivifie pour les chrétiens. Le passage s’accompagne donc toujours d’un don, d’une gratuité qui vient le signifier. La Pentecôte donne un sens, une direction et un entendement pour accomplir la Pâque.

Le don de l’Esprit est relaté de plusieurs manières dans les Écritures, mais toujours dans un contexte d’envoi en mission. Chez Jean, l’Esprit est donné dès le soir de Pâques par le Ressuscité aux disciples rassemblés avec le pouvoir de pardon : Recevez l’esprit saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.[2] Nous sommes appelés, à la suite de Jésus, de libérer l’homme de ce qui l’emprisonne. Pour cela, il faut déverrouiller les portes, dépasser les craintes et devenir porteur de paix. Ce n’est pas une question de rites ou de devoirs à accomplir, mais bien de faire se lever une humanité nouvelle, de vivre sa foi.

Dans les Actes des Apôtres, l’Esprit survient auprès des disciples sous la forme de langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux et leur donne de témoigner à toutes les nations dans leur propre langue. La flamme est ainsi communiquée à chacun en particulier. Il convient désormais de se laisser saisir par l’Esprit pour faire sortir le monde de ses enfermements.

Chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Entendons-nous toujours ce que nous dit celui qui nous parle pourtant dans notre propre langue ? L’Esprit nous donne de pouvoir nous comprendre dans la diversité des langages, des coutumes. Il nous ouvre à la pluralité des cultures.

L’Esprit se donne dans la diversité, dans la multiplicité. Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les charismes, qu’ils soient éclatants ou plus communément répandus, doivent être reçus dans la grâce, car ils sont adaptés à ceux qui en bénéficient et concourent tous aux besoins de l’Église. Ne retenons pas l’Esprit et ne cherchons pas à le monopoliser à notre seul profit. Nous avons été baptisés pour former un seul corps, travaillons à une unité toujours plus profonde entre nous.

L’Esprit saint est à l’œuvre aujourd’hui en nous. Que cette fête de Pentecôte soit faite d’émerveillement et de joie devant ce qu’il réalise. Qu’elle nous introduise à une communion plus grande avec nos frères. Qu’elle soit imprégnée de la miséricorde et de la tendresse de Dieu.


[1] Chavouot, la Pentecôte, est fêtée sept semaines après Pessah, la Pâques. Appelée aussi fête des semaines ou fête des moissons, elle était l’occasion d’offrir à Dieu les prémices du blé. Elle célèbre aussi le don de la Torah, la Loi ou plus exactement l’Enseignement, au Sinaï, le cinquantième jour de l’Exode hors d’Egypte.

[2] Des mots très forts qui envoient en mission. Ce n’est pas un hasard s’ils ont été repris tels quels dans le rituel des ordinations des ministres anglicans.

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