méditation de ce 18 juin

merci à Alexis pour cette méditation sur la parole du dimanche

Le Christ que nous célébrons et acclamons aujourd’hui est plein de sollicitude pour l’humanité et rempli du désir d’illuminer la terre par l’annonce du règne de Dieu. Il a examiné la foule en recherche de sens, il a discerné sa détresse d’être sans repère, mais il a aussi vu quelle moisson est là en attente. Voilà pourquoi il appelle et il envoie. Et nous, compagnons des Douze, recevons ces paroles dans la pertinence de leur actualité et de leur urgence.

Les paroles de Jésus dans l’évangile ne sont pas un compte-rendu historique de l’activité missionnaire de Jésus, mais rapportent l’espérance des premières communautés chrétiennes. Dans leur expérience se discerne ce qui dépasse ces périodes lointaines et s’incarne en tout temps, ce qui rejoint l’universel.

D’abord cette pitié de Jésus devant la foule. Le mot n’a pas beaucoup de crédit aujourd’hui. Il veut dire la tendresse de Jésus, son émotion. Le Christ est pris aux entrailles, dit exactement le texte. C’est cela qui le motive. Il ne veut pas que l’humanité se perde comme un troupeau sans pasteur et il nous invite à prier le maître de la moisson pour envoyer des moissonneurs.

Prier, car il nous faut entrer dans le projet de Jésus. Il nous invite à partager son souci des brebis perdues, à être habités de sa passion pour le salut[1] de tous les hommes, et il donne mission à son Eglise d’annoncer à temps et à contretemps la bonne nouvelle du Royaume.

Cette annonce de l’Evangile est appelée moisson,[2] terme traditionnel d’annonce de l’accomplissement des temps, car il s’agit de reconnaître un travail caché de l’Esprit Saint, d’en récolter les fruits, et de les orienter vers le Royaume. C’est une œuvre de joie. La peine des semailles est finie, voici le moment de la récolte.

Nous devons encore être attentifs au fait que Jésus envoie un groupe, une communauté. Bien sûr les envoyés peuvent être dispersés en tâches diverses. Mais c’est au nom de l’Eglise que tous agissent. Nous sommes l’Eglise et nous sommes invités, à la suite des apôtres, à être des porteurs d’Evangile. La mission ne peut ainsi se vivre qu’en communauté, au sein de groupes, de petites cellules d’Eglise.

Le témoignage que nous devons rendre est d’abord celui d’une lutte contre le mal. Expulser les esprits mauvais, guérir toute maladie[3] signifient travailler au salut complet de l’homme, corps, âme et esprit.

Un signe de salut est fondamental, la gratuité. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement, dit Jésus. Le Royaume est celui d’un don gracieux, de l’amour gratuit. C’est pourquoi les envoyés sont appelés à communier à la piété de Jésus, à l’amour du Père pour le monde.

Dans un monde travaillé par les esprits mauvais de l’indifférence et de l’individualisme, auprès des foules anonymes et en recherche souvent angoissée de sens de l’existence, les disciples de Jésus sont appelés aujourd’hui à guérir les maladies sociales et les infirmités économiques.[4] En manifestant la tendresse et la miséricorde d’un Dieu qui n’a de cesse que d’aimer toujours et partout.


[1] Le mot latin salus signifie aussi santé. Jésus veut donc la santé, tant au sens physique que spirituel, de toute l’humanité.

[2] La moisson est l’image ordinaire du jugement final. Jésus vient le réaliser par son ministère et celui de ses disciples, car le Royaume des cieux est arrivé.

[3] Exorcismes et guérisons dans les Ecritures relèvent du même pouvoir. La maladie est le signe du règne de Satan et du péché. Guérir est un signe de la victoire sur le Mal.

[4] Pour ne parler que de celles-là.

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