homélie pascale

Alexis nous partage son homélie en ce beau jour de Pâques.

La pierre roulée, le tombeau vide, des linges posés à plat, le suaire roulé à part, voilà tout ce que Dieu donne à voir de la résurrection. Maigres indices, maigres preuves pour pareil événement. A chacun de les démêler. Les signes sont ténus et posent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.

C’est pourtant d’eux que dépend la foi chrétienne. D’eux, ainsi que du témoignage de femmes craintives ou d’un Simon-Pierre accouru en hâte et qui ne sait que penser. Ou encore de l’autre disciple, arrivé en premier à l’appel des femmes et qui s’était effacé. L’Evangile dit de lui qu’il vu et qu’il crut, sans préciser d’avantage, sinon qu’il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Le seul témoignage est celui des Ecritures, on ne peut se référer qu’à lui.

Evoquer la résurrection, c’est discourir d’une expérience indicible. Quelque chose échappe et rien n’est évident. Avec les femmes devant la pierre roulée, nous posons les questions quotidiennes et pratiques de l’existence. Pas de corps à toucher, à saisir, pour savoir, pour dire adieu, pour débuter un deuil. Le tombeau vide nous interroge, mais il ne prouve rien. Est-ce suffisant pour engager toute sa vie, sa foi, et se mettre à la suite du Seigneur absent ? Comme elles l’ont pourtant fait.

Bien sûr, il est apparu aux siens à plusieurs reprises dans des circonstances différentes. Et elle est fort belle, cette façon des textes de suggérer ce qui est incommunicable, mais précisément, la résurrection de Jésus demeurera toujours au-delà de nos mots et par-delà nos évidences et nos compréhensions. Le Christ est ressuscité, il s’est réveillé, il s’est levé d’entre les morts. Cette affirmation est au cœur de notre foi. Et pourtant, il nous est difficile de lui donner un contenu. Nous sommes un peu comme les apôtres après la Transfiguration, qui ne cessaient de s’interroger sur ce que pouvait bien vouloir dire ressusciter d’entre les morts.

Ce que nous pouvons en pressentir, c’est qu’il y a une issue, un passage, une trouée dans les ténèbres de la Passion. Un chemin d’où la vie ressurgit de la mort. Une vie qui émerge dans le don de l’amour. L’amour triomphe de la mort. Cette foi nous engage dans l’aujourd’hui. A nous de donner raison à Jésus, à ce qu’il nous a transmis. A nous d’habiller notre vie de résurrection.

L’enjeu de la résurrection est celui de la vie et de l’amour. C’est par amour que la vie triomphe de la mort. Notre vie ne prend tout son sens que dans un don d’amour. Se donner et s’abandonner, car ce qui n’est pas donné est perdu. La vie de Jésus a été une vie pour les autres, une vie donnée jusqu’au bout. Sa mort dans l’abandon et dans la confiance totale au Père en est l’éclatante signature.

Nous croyons que la densité de cette vie donnée, ce que nous appelons sa gloire, n’est pas perdue dans l’absurdité du néant. Le Père l’a ressuscité et a ainsi authentifié cette façon de vivre, a manifesté que c’était là le seul chemin de la vie. Et il nous l’a donné en exemple.

Ce qui est vrai pour Jésus l’est aussi pour nous. Donner sa vie par amour, suivre le Christ et prendre sa croix ne signifient en rien d’emprunter les voies desséchantes de la recherche d’une souffrance qui ne s’ouvre à aucune autre perspective qu’elle-même. Au contraire, la Passion traverse la souffrance pour déboucher sur une vie plus féconde, faite d’altérité. Il s’agit de s’investir avec Jésus dans l’amour des autres, sur la route libératrice de la solidarité. Christ est ressuscité et nous ouvre la vie, voilà le mystère de Pâques ! Source intarissable qui abreuve notre espérance.

Une réflexion sur “homélie pascale

  1. Avatar de Françoise Sadzot Françoise Sadzot

    La pierre roulée, le tombeau vide, des linges posés à plat, le suaire roulé à part, voilà tout ce que Dieu donne à voir de la résurrection.          Maigres indices, maigres preuves pour pareil événement         Oui, je crois malgré tout…malgré ces maigres indices ! Je crois que Jésus est ressuscité et vivant. Je le cherche encore et encore avant de faire « la » rencontre !!! Mais, j’ai 86 ans, il ne reste plus beaucoup de fil sur la bobine… il ne faut plus perdre du temps, et nous avons besoin les uns des autres.           La vie ne prend tout son sens que dans un don d’amour.                    Se donner et s’abandonner, car ce qui n’est pas donné est perdu.                    La vie de Jésus a été une vie pour les autres, une vie donnée jusqu’au bout, quel exemple !         

    Merci aux prêtres, aux diacres                       et à tous ceux qui nous aident sur le chemin.                                                          Merci Alexis pour cette belle homélie :                Françoise.                                                                                                                                                                                                                                                                     

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