
comme nous en avons pris l’habitude depuis le début du tempos de confinement, Alexis nous partage ce dimanche une méditation sur l’évangile. Merci à Lui!
Je suis la porte des brebis… Le voleur ne vient que pour voler… Des images fortes, qui traduisent les tensions et l’affrontement entre Jésus et les pharisiens, entre les premières communautés chrétiennes et la synagogue, entre le Christ et les forces du mal. Le pasteur paye de sa personne, au risque de sa propre vie. Tout un bouillonnement qui se poursuit aujourd’hui dans la vie de l’Église par la puissance de transformation de la Pâque du Christ.
Les allégories du monde pastoral restent familières à notre imaginaire chrétien. Peut-être les idéalisons-nous trop facilement car nos réalités urbaines sont différentes et il n’y a plus guère de bergers dans nos campagnes. La vérité était sans doute plus dure, la vie des berges était rude à cause de l’isolement, du climat et des imprévus de leur existence. Les bergers étaient d’ailleurs considérés comme des êtres frustres, vivant en marge de la société rurale. Les images bucoliques ne donnent donc pas le change.
Jésus parle en paraboles, dans un style qui se veut mystérieux et peut paraître obscur à qui l’entend. Il révèle la signification de son ministère auprès des hommes, sens qui ne peut être pleinement compris qu’à la lumière de son élévation en gloire sur la Croix et du don de l’Esprit saint.
Il commence, dans une première parabole, à opposer le berger qui entre dans l’enclos des brebis parce qu’il en a reçu la mission, à ceux qui pénètrent par effraction, veulent dominer à leur seul profit et prétendent apporter aux autres le salut et la connaissance de Dieu par leurs propres moyens. Deux catégories de personnes s’affrontent ainsi, ceux qui relèvent du berger et le reconnaissent à l’appel de sa voix, et ceux qui n’y répondent pas parce qu’ils lui sont étrangers.
Des paroles énigmatiques que Jésus adresse aux pharisiens qui refusent de voir en lui le Messie attendu par Israël. Une Parole qui garde toute son actualité car la tentation est toujours grande de vouloir se substituer au Christ ou de s’approprier ses actes et son enseignement. Les vrais pasteurs ne manipulent pas, ils mettent Jésus au centre de la foi pour conduire les fidèles à sa suite.
Plutôt que de s’identifier formellement au berger, Jésus, dans une seconde parabole, se présente comme la porte des brebis. Ce thème de la porte est fréquent dans les Écritures et symbolise l’accès aux réalités célestes. Jésus est, par son incarnation, le lieu de la découverte et de l’accueil des dons du Père. Il sauve de la mort et de tout ce qui veut détruire l’homme. Le disciple sauvé par Jésus peut alors accéder à la sécurité et à la liberté des enfants de Dieu. Au contraire des faux sauveurs qui cherchent à détruire et à disperser, le Christ comble ses disciples en leur donnant part à la vie du Père.
Présenter le Christ comme la porte n’est pas anodin. Il est à la fois le passage obligé pour le salut des hommes et l’espérance de l’ouverture. La porte signifie l’accueil, le refuge, mais aussi l’envoi et la liberté. Jésus est celui qui invite mais ne retient pas. Une porte qui s’ouvre vers la vie. L’Église ne peut pas être un enclos où l’on pourrait, bien au chaud et à l’abri, mener une existence exempte de soucis. Le Christ vient nous dilater, il nous envoie au dehors dans l’abondance de la vie. La porte ouverte nous invite à l’audace, l’espérance, le souffle, la joie. Pour témoigner au monde de la vie et de la liberté.