
Merci à Alexis pour toutes ses méditations qui nous aident à avancer à note chemin de foi
Quand souffle l’Esprit de sainteté, tout change. Les peuples murés dans leur incommunicabilité trouvent un langage commun (Ac 2,5-10). Les différences qui souvent dressent les hommes les uns contre les autres deviennent ferment d’amour (I Co 10,12-18). La peur, qui ferme nos portes, est balayée par la paix de Dieu (Jn 20,19-20). La Pentecôte, c’est tout cela à la fois, le don de l’Esprit rétablit la communication, la communion. L’Esprit saint remet le cœur de l’homme à neuf.
Tout comme Pâques, la Pentecôte est une fête juive avant d’être une fête chrétienne. Chavouot célèbre la moisson des blés, avec offrande des prémices, ainsi que les semaines (sept semaines après Pessah), mais encore le don de la Torah (Loi, enseignement) sur le Sinaï, au cinquantième jour d’Exode hors d’Égypte. C’est une fête d’affluence, ce qui explique qu’il y avait résidant à Jérusalem des juifs religieux venant de toutes les nations sous le ciel (Ac 2,5).
De même que Pâques, la Pentecôte se situe à la fois en continuité et en rupture de la fête juive, comme la nouvelle Alliance l’est de l’ancienne. Si Pâques est la fête du passage (de l’esclavage à la liberté pour les juifs, de la mort à la vie pour les chrétiens), la Pentecôte est la fête du don (de la Loi qui libère pour les juifs, de l’Esprit qui vivifie pour les chrétiens). Le passage s’accompagne donc toujours d’un don, d’une gratuité qui le signifie. La Pentecôte donne un sens, vient accomplir la Pâque.
Le don de l’Esprit est relaté de plusieurs manières dans les Écritures, mais toujours dans un contexte d’envoi en mission. Chez Jean, l’Esprit est donné dès le soir de Pâques par le Ressuscité aux disciples rassemblés : Recevez l’esprit saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus (Jn 20,22.23). Nous sommes appelés, à la suite de Jésus, de libérer l’homme de ce qui l’emprisonne. Pour cela, il faut déverrouiller les portes, dépasser les craintes et devenir porteur de paix. Ce n’est pas une question de rites ou de devoirs à accomplir, mais bien de faire se lever une humanité nouvelle, de vivre sa foi.
Dans les Actes des Apôtres, l’Esprit survient auprès des disciples sous la forme de langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux (Ac 2,3) et leur donne de témoigner à toutes les nations dans leur propre langue. La flamme est ainsi communiquée à chacun en particulier. Il convient désormais de se laisser saisir par l’Esprit pour faire sortir le monde de ses enfermements.
Chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient (Ac 2,6). Entendons-nous toujours ce que nous dit celui qui nous parle pourtant dans notre propre langue ? L’Esprit nous donne de pouvoir nous comprendre dans la diversité des langages, des coutumes. Il nous ouvre à la pluralité des cultures.
L’Esprit se donne dans la diversité, dans la multiplicité. Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit (I Co 12,4). Les charismes, qu’ils soient éclatants ou plus communément répandus, doivent être reçus dans la grâce, car ils sont adaptés à ceux qui en bénéficient et concourent tous aux besoins de l’Église. Ne retenons pas l’Esprit et ne cherchons pas à le monopoliser à notre seul profit. Nous avons été baptisés pour former un seul corps, travaillons à une unité toujours plus profonde entre nous.
L’Esprit saint est à l’œuvre aujourd’hui en nous. Que cette fête de Pentecôte soit faite d’émerveillement et de joie devant ce qu’il réalise. Qu’elle nous introduise à une communion plus grande avec nos frères. Qu’elle soit imprégnée de la miséricorde et de la tendresse de Dieu.