méditation pour l’assomption

Étonnante description que nous propose l’Apocalypse de cette femme enceinte qui crie, torturée par les douleurs de l’enfantement. Une femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles. Cette femme n’est pas Marie, mais le peuple de Dieu, traditionnellement représenté par une figure féminine, ou encore la cité sainte. L’image peut s’appliquer à Marie, en tant qu’archétype de la communauté chrétienne.

La gloire de Marie – son poids, sa densité de présence – est probablement ailleurs. Elle réside dans son humilité, sa discrétion. Une femme qui a vécu en retrait toute sa vie durant. Restant à l’ombre des siens, elle diffuse néanmoins une lumière extraordinaire et est gage de l’espérance de l’humanité, promesse de notre résurrection. Par elle est venue la vie. Elle a donné naissance au Berger de toutes les nations. Elle a enfanté selon la chair celui qui apporte le salut à toute l’humanité. Ce qui en fait un des visages les plus populaires d’Église. Source de dévotions, elle rejoint la piété populaire de beaucoup.

Son Assomption – sa Dormition – est victoire de la vie. Elle montre la destinée de l’humanité : cheminer pour vivre pleinement dans le Royaume où Dieu nous attend. Élisabeth, sa cousine, l’avait bien compris en entendant sa salutation, lorsque, sous l’influence de l’Esprit, elle s’écria : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

Et nous ? Quel bonheur avons-nous que la mère de notre Seigneur vienne jusqu’à nous ? Par son Assomption, Marie nous dit quelle valeur a notre propre assomption. Elle nous invite à lutter contre le mal, à vivre en peuple saint.  La vie qu’elle a porté en elle, c’était déjà la vie éternelle. Son corps a enfanté celui qui apporte la vie en plénitude. C’est bien par son fils, Jésus le Christ, que nous vient l’éternité. La vie éternelle est cette irruption du temps de Dieu dans le temps des hommes qui nous donne de vivre la vie en Dieu. Le Christ, fils de Marie, se donne aux hommes sur la croix et les introduit dans ce temps de Dieu.

Paul ajoutera que la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. Nous sommes tous mortels, mais là ne réside pas le point final de notre identité. La mort et la résurrection de Jésus dégagent d’autres perspectives. Lui qui a pleinement participé à notre humanité en prenant chair de femme, nous ouvre la voie à notre résurrection, à la vie éternelle. Le mal et la mort n’ont pas le dernier mot.

Marie, image de l’Église. Comme elle qui s’empresse auprès de sa cousine Élisabeth, l’Église est porteuse d’une Bonne Nouvelle : Christ est ressuscité ! Il nous emmène sur le chemin du Royaume. Marie a porté en elle celui par qui s’édifiera l’Église et qui est la source et le sommet de notre foi. Avec elle, nous engendrons un jour nouveau, celui de l’espérance, où tous pourront chanter : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! »   

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