meditation du dimanche

Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? La question de Jésus n’a pas fini de résonner dans le monde. C’est la question de départ de la foi. Toute proclamation de l’Évangile ouvre nécessairement le débat de fond : qui est Jésus ? Ses contemporains avaient bien compris le caractère prophétique de son témoignage. Mais la véritable compréhension n’a pu se développer qu’après sa mort et sa résurrection.

Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. La réponse de Simon-Pierre à Césarée de Philippe relève de cette foi pascale qui donne la clé du Royaume des Cieux. À celui qui proclame cette foi s’ouvre un monde nouveau. Il peut être libéré des chaînes qui entravent sa liberté, le pouvoir des forces du mal ne peut plus l’atteindre définitivement.

À cette question de l’identité de Jésus, on peut se dérober en donnant une réponse « de catéchisme ». On peut énoncer des concepts abstraits, qui n’engagent pas, évoquer des obligations, des devoirs, des interdits moraux. Résumer la foi en une affaire de préceptes, d’adhésion intellectuelle, de doctrine.

Mais ce n’est pas cela que Jésus attend, il réclame une rencontre avec lui. Une relation personnelle, de cœur à cœur. Il ne s’agit pas de s’abriter derrière une opinion, mais de s’engager concrètement avec lui dans la confiance et la fidélité. Placer sa foi en un Dieu qui est le roc fidèle sur qui on peut s’appuyer, s’abandonner à lui, se laisser nourrir de sa Parole. Il pose la question à tous et à chacun en particulier et demande une réponse personnelle. Parce que croire est toujours une amitié singulière.

La rencontre doit être personnelle, mais elle exclut l’individualisme. Consentir au Christ par la foi fait entrer dans le peuple des croyants, devenir membre du Corps du Christ. La foi chrétienne est par nature communautaire. La rencontre concerne autant la relation à Jésus que celle aux autres croyants. Elle est communion de l’être humain avec le Christ et avec ses sœurs et frères.

Pareille relation-communion ne saurait résulter d’une intuition humaine, encore moins d’efforts de notre seule volonté à tendre vers le spirituel. Elle est toute entière grâce, don gratuit, illumination venue d’En-Haut, à recevoir avec humilité et gratitude. Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Répondre à la question de Jésus, c’est accepter d’être entraîné par ce Dieu qui se donne et de s’ouvrir à la gratuité de la relation d’amour à lui, mais aussi aux autres.

Heureux sommes-nous, comme Simon-Pierre, quand nous nous laissons entraîner dans cette relation. Lorsque, à son instar, nous devenons roc sur lesquels les autres peuvent s’appuyer : Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église. Tous nous sommes appelés à devenir, avec Pierre, des pierres vivantes de cette construction. L’Église se bâtit tous les jours à partir de nous. Et avec Pierre, nous recevons les clés de l’édifice.

Heureux sommes-nous, comme Simon-Pierre, quand nous trouvons en Jésus le sens de notre existence. Lorsque notre foi nous mène vers nos sœurs et frères pour les délier du mal, pour les lier les uns aux autres, pour que recule la haine, que progresse la solidarité et que triomphe la puissance de la vie.

Aujourd’hui, avec Simon-Pierre, nous reprenons conscience de la foi comme acte essentiel qui nous sauve et sauve le monde. Nous nous redécouvrons aussi comme don du Christ au monde. Car l’appel qui suscite en nous la foi nous conduit vers les femmes et les hommes de ce temps afin de prolonger dans l’histoire humaine les fruits de sa Pâque.

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