méditation pour le 23eme dimanche ordinaire A

merci à Alexis de nous partager régulièrement ses méditations!

Quel droit ou devoir d’ingérence avons-nous dans l’existence des autres ? Les Écritures suggèrent dans cette délicate matière des démarches ou des attitudes qui requièrent toutes une grande ouverture de cœur. Il en faut de la générosité pour être guetteur de la Parole au service de la communauté. Il en faut de l’amour fraternel pour accueillir la parole de qui nous remet en question. Il en faut de la confiance et de l’estime vis-à-vis de qui ose dénoncer les impasses dans lesquelles on s’engage.

Au devoir d’ingérence, certains opposent le droit à l’indifférence. Une volonté de ne pas se mêler de ce         qui ne nous regarde pas qui se fonde sur la liberté de l’autre, l’indifférence étant alors identifiée à la tolérance et l’ingérence à l’intrusion. Il est vrai que les motivations de s’ingérer dans la vie d’autrui sont parfois obscures ou inavouables et cachent des appétits de domination. Cependant, l’indifférence trahit souvent l’égoïsme, la peur du quand-dira-t-on, le repli sur soi, ou encore l’hostilité. À l’instar de Caïn qui demandait à Dieu : « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Gn 4,9).

La démarche de la correction fraternelle de l’Évangile diffère de l’ingérence sur au moins le point de la collégialité. Ainsi, l’ingérence est une intervention unilatérale d’une personne ou d’un groupe auprès d’autrui, sans consultation ou avertissement préalable, au motif d’une raison jugée suffisamment grave. Au contraire, la correction fraternelle est un processus dialogique. Un dialogue en vérité s’établit entre les personnes, qui suppose écoute et empathie, et qui laisse toujours une porte ouverte à la conversion.

La question essentielle est l’ouverture à la vie. Ouvrir les yeux, se soucier du comportement de l’autre, ouvrir des oreilles, accueillir une parole qui remet en mouvement, s’investir en Église dans une démarche patiente et progressive, toujours laisser à l’autre l’occasion de se ressaisir, de redémarrer dans la vie.

Agir envers l’autre comme Dieu le fait avec nous. Le Seigneur est bienveillant et miséricordieux, lent à la colère et plein de fidélité (Ps 145,8). Il ne se ménage pas, il n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui (Jn 3,17). Face aux situations mortifères auxquelles nous sommes confrontés, nous devons imiter la patience de Dieu qui nous rejoint là où nous sommes et qui chemine pas à pas avec nous.

Celui qui se risque à la correction fraternelle n’agit pas en son nom propre, mais dans la force de l’Esprit reçu en Église. C’est donc ainsi Dieu qui est à l’œuvre. Se placer ensemble sous le regard de Dieu pour lui demander la lumière pour discerner les offenses et les conflits, c’est laisser Dieu nous pénétrer. Alors, nous pouvons regarder toute personne comme une sœur ou un frère pour qui le Christ a donné sa vie. Et notre démarche devient porteuse de vie.

Aujourd’hui, Dieu nous invite à faire entrer sa Parole en résonance avec notre histoire personnelle, mais aussi avec celle de nos sœurs et frères, dans nos communautés. Jésus nous en montre l’exemple. Quand il mange avec les publicains et les pêcheurs, qu’il pardonne à la femme adultère, l’amour fait le premier pas. Dieu a déposé sur nos lèvres la parole de réconciliation. Une chose nous est demandée, témoigner de l’amour du Père. Dénoncer ce qui conduit à la mort, c’est nous vouloir vivants !

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