méditation sur les archanges

La fête des Saints Michel, Gabriel et Raphaël célèbre des archanges[1], appartenant donc à la plus haute hiérarchie des anges. Ce sont des messagers de Dieu, qui remplissent leur mission auprès des humains. Michel (Qui est comme Dieu ?), prince de la milice de Dieu intervient dans le livre de Daniel et dans l’Apocalypse de Jean. Gabriel (Force de Dieu) est le messager céleste qui annonce la naissance de Jésus à Marie dans l’évangile de Luc. Raphaël (Dieu guérit) est le protecteur des voyageurs intervenant dans le livre de Tobie.

Tous trois apparaissent à des endroits de l’histoire sainte pour apporter une révélation (c’est le sens du mot apocalypse). Ils établissent un lien entre Dieu et les hommes, à la manière de l’échelle de Jacob dans la Genèse. C’est probablement cette image des anges allant du ciel à la terre qui a présidé au choix liturgique de l’évangile de la fête du jour.

Le récit de l’appel de Nathanaël (Don de Dieu) intervient au cours de la semaine inaugurale du ministère de Jésus, le lendemain du jour où il avait appelé André et son frère Simon-Pierre. Jésus est en Galilée, où il appelle Philippe, originaire de Bethsaïde (nord du lac de Tibériade), lequel va trouver son frère Nathanaël[2]. Celui-ci marque d’abord un certain scepticisme à l’égard de Jésus : De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? (1,46), ce qu’il déclare sans artifice. La connaissance naîtra de la rencontre avec Jésus et de l’écoute de sa parole.

Nathanaël était sous le figuier. Une circonvolution qui signifie qu’il était un étudiant de la Loi, le figuier étant une représentation de l’arbre de vie du jardin de la Genèse, et par conséquent de la Torah, de qui émane la vie pour tout juif pieux. Dès même que Jésus lui reconnaît cette qualité d’une vie consacrée à l’étude des Écritures, Nathanaël l’identifie comme Fils de Dieu et roi d’Israël. Une foi pleine et totale, qui proclame toute l’espérance qui l’anime. Une foi qui ne sera égalée que bien plus tard, dans la perspective pascale du Christ ressuscité.

Jésus assure à son disciple qu’il verra des choses bien plus grandes. Ce dont il parle, c’est de la vision de la gloire du Christ à la consommation des temps. Il s’identifie clairement au Fils de l’homme dont parle le prophète Daniel dans une vision apocalyptique : Je regardais dans les visions de la nuit, et voici qu’avec les nuées du ciel, venait comme un Fils d’Homme ; il arriva jusqu’au Vieillard, et on le vit approcher en sa présence (Dn 7,13). La figure du fils d’humanité,[3] qui vient vers Dieu pour une intronisation, représente le peuple des saints, le peuple d’Israël, appelé à participer à la royauté de Dieu lui-même.

Le Christ Jésus inaugure dès à présent ce règne de Dieu. Ainsi, la présence sur terre de Jésus ouvre les cieux, autrement dit établit la communication avec Dieu. Jésus rend manifeste la relation entre Dieu et les hommes qui avait été entrevue par le patriarche Jacob : Il y eut un songe : voici qu’était dressée une échelle dont le sommet touchait le ciel ; des anges de Dieu y montaient et y descendaient (Gn 28,12). Avec Jésus, le rêve devient réalité pour le croyant.

Chaque fois que nous sommes sous le figuier, quand nous méditons la Parole de Dieu, le Christ Jésus nous appelle et vient se révéler à nous. Il nous engage à le reconnaître pour ce qu’il est réellement, le Fils de l’homme qui inaugure dès aujourd’hui le Royaume de Dieu. Désormais, nous entrons dans la communion de Dieu et, comme les anges, nous avons accès aux cieux que Jésus a ouvert pour nous.   


[1] L’Église catholique mentionne trois archanges, Michel, Gabriel et Raphaël, pour leur rôle dans les Écritures. Les Anglicans célèbrent également Uriel, qui intervient dans le livre (apocryphe) d’Hénoch. Les orthodoxes parlent de sept archanges (7 est le nombre de la totalité, de la plénitude), les plus cités étant, outre les quatre précédents, Barachiel, Sealtiel et Chamuel. La tradition hébraïque en dénombre d’autres : Ragouel, Sariel, etc. 

[2] Nathanaël est identifié par certains comme l’apôtre Barthélémy, mais sans certitude.

[3] La traduction littérale « fils d’humanité » suggère que le Fils de l’homme est un homme individuel.

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