méditation pour ce dimanche 18 octobre.

Jésus nous plonge au cœur de nos choix de vie. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt , pour financer des projets que nous n’approuvons pas moralement, ou de manifester son opposition à des décisions qui nous semblent injustes, ou de s’engager en politique, ou encore de prendre les armes pour défendre son pays ? Qu’il serait facile de vivre une foi tranquille sans être confrontés à des choix crucifiants ! De tous temps les relations entre État et religion ont été complexes. Elles ont souvent oscillé entre deux extrêmes, l’affrontement et la collusion. Aujourd’hui encore, des chrétiens sont persécutés pour leur foi dans certaines parties du globe, alors qu’ailleurs subsistent des « alliances objectives » entre autorités politiques et religieuses. L’analyse de Jésus va plus loin que ce simple constat. Son attitude envers le pouvoir temporel est faite de respect de son autonomie, mais aussi de la primauté du service de Dieu. La question très concrète de l’impôt agite aussi bien les juifs religieux que les premières communautés chrétiennes. Est-il cohérent de payer l’impôt à l’occupant, à l’oppresseur des peuples, au persécuteur ? Jésus dépasse le débat du « politiquement correct ». Son intervention met en évidence l’image de César. Lequel a une qualité divine pour l’empire. Utiliser sa monnaie ou payer l’impôt n’est-ce pas d’une certaine façon lui rendre hommage, un culte idolâtrique ? L’acte n’est pas anodin et a une connotation religieuse. La manière des pharisiens d’aborder Jésus est remarquable. Une profession de foi, où ils reconnaissent son autorité et sa communion à Dieu. Mais aussi une fourberie quand ils demandent une réponse ferme et sans nuance. Quel que soit son choix, il sera mauvais, car il enverra son auteur à la perte. S’il refuse l’impôt à César, le contribuable Jésus de Nazareth pose un acte d’incivilité et de rébellion condamnable. S’il l’accepte, le prophète Jésus devient impur et perd sa crédibilité face à son peuple. Les pharisiens sont donc bien loin de leurs intentions déclarées. Jésus n’est pas dupe de l’objet réel de leur intervention. Voilà pourquoi il les traite d’ hypocrites . Il est rare de voir Jésus traiter des personnes de manière aussi négative. Il les invite à nommer celui dont l’effigie marque la pièce et, dans une pirouette, leur assène une réponse cinglante : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu . Il les oblige à un changement de logique. Les pharisiens parlaient par calcul, il leur réplique en vérité. Être croyant, être juste, ce n’est pas calculer la vérité, c’est la vivre. Les pharisiens essaient de respecter la Loi par calcul, Jésus invite à la vie de Foi dans la justesse. Non sans humour, mais avec fermeté, il rappelle que la manière de vivre la relation à Dieu est propre à chacun, mais que l’essentiel est de la vivre dans la vérité, sans se cacher derrière des obligations mondaines pour s’éloigner des engagements de la foi. Et il refuse le prétexte de la vie de foi pour ne pas participer aux obligations envers le monde. L’évangile nous invite à poser un regard lucide et responsable sur les réalités de notre temps. À donner sa juste place au pouvoir temporel, sans lui accorder toute la place, car il n’est pas la référence ultime. En opérant librement nos choix en s’ajustant à Dieu. L’essentiel est d’aller à sa rencontre et de découvrir dans la singularité de notre rapport à lui, son projet pour nous et notre monde. DIMANCHE ORDINAIRE 29 A 2020

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