méditation pour le second dimanche d’Avent

Le temps de l’Avent décline l’espérance de la venue du Seigneur. Un triple avènement qui englobe à la fois le passé, le présent et l’avenir. Une irruption du temps de Dieu dans le temps des hommes. Nous accueillons à Noël l’enfant-Dieu qui s’incarne dans notre humanité. Nous recevons dans notre cœur le Christ qui visite le quotidien de nos existences. Nous aspirons à son retour lorsque les temps seront révolus et qu’émergera une humanité nouvelle dans un univers régénéré. Le Christ est venu d’abord dans la chair et la faiblesse. Il vient ensuite en esprit et en puissance. Il reviendra enfin dans la gloire et la majesté.[1]

Ce temps liturgique a débuté par une attente destinée à stimuler le désir et la vigilance dans le bonheur et la joie des retrouvailles. Il se poursuit dans un temps de préparation. Un temps de la patience de Dieu, afin que tous parviennent à la conversion.

Si ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle, travaillons à les faire advenir ! Dieu ne peut rien faire sans nous, mais il encourage chacun de nos actes. Ce qu’il nous demande, ce n’est pas tant de faire des efforts ni de devenir meilleurs, mais plutôt de devenir autres. C’est à de vrais retournements que nous sommes appelés, pas seulement à confesser nos péchés. La conversion ne se contente pas de reconnaître que l’on s’est trompé, elle exige un changement radical de toute la personne. Toute autre chose qu’un toilettage de conscience qui, s’il peut mettre plus de vérité dans une vie, n’entraîne pas forcément dans un dynamisme nouveau.

Ce temps de préparation dans la conversion est illustré par la personne et l’enseignement de Jean-Baptiste. Il est la voix de celui qui crie dans désert de Judée. On pense au rugissement du lion, animal qui symbolise l’évangéliste Marc. Il appelle à plus grand que lui, et qui ira au-delà du désert du péché, plus loin que le simple pardon. Notre vie elle-même n’est-elle pas parfois ce désert que Dieu veut traverser ? Un désert, avec des ravins à combler, des montagnes à aplanir, des passages tortueux à redresser. Autant d’obstacles qui nous cachent la vue de Dieu, qui nous empêchent de le rejoindre.

Jean-Baptiste est un personnage sévère et rude, dont la rusticité n’a rien d’anecdotique. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Les sauterelles évoquent les plaies d’Égypte[2], le fléau dévastateur annonçant la famine. Le miel est la nourriture savoureuse de la Terre promise, gratuitement donnée par Dieu à son peuple[3]. Jean le Précurseur prophétise le passage de l’amertume à la douceur, de la captivité à la liberté. De l’ancienne à la nouvelle alliance. De la loi de Moïse à la grâce de la foi apportée par Jésus. Nous-aussi avons à effectuer ce passage de l’aridité de croyances faites d‘observance à des préceptes à la douceur d’une foi qui se nourrit de l’amour de Dieu dans le don de l’Esprit.

Préparez le chemin du Seigneur. La voix du Baptiste résonne encore dans nos déserts contemporains,

les campagnes vidées de leurs habitants, les banlieues où grouillent des foules anonymes. Écoutons son message, laissons nos cœurs s’en imprégner, reconnaissons notre sécheresse et découvrons la source du pardon. Et nos déserts seront fertiles, et notre terre donnera son fruit, puisque le Seigneur l’aura comblée de son bienfait. 


[1] Bernard de Clairvaux, Sermon pour l’Avent.

[2] Huitième plaie d’Égypte, Ex 10,1-20.

[3] Monte vers le pays ruisselant de lait et de miel, Ex 33,3.

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