méditation du 24 aout

merci à Alexis de nous partager sa méditation de semaine.

L’apôtre Barthélémy est l’un des Douze. Dans la liste des apôtres, il apparaît après Philippe.[1] C’est pour cette raison que certaines traditions l’identifient à Nathanaël,[2] le frère de Philippe, et que celui-ci amena à Jésus après être lui-même devenu son disciple.[3] Tous deux appartiennent au groupe des premiers appelés.[4] On ne sait rien sur son activité apostolique après la Pentecôte.[5]

Le récit de la vocation de Nathanaël intervient au cours de la semaine inaugurale du ministère de Jésus, le lendemain du jour où il avait appelé André et Pierre. La scène laisse deviner en lui un homme droit et spontané, sans artifice, prêt à se donner sans retour quand il a été ébloui par celui qui, quelques instants plus tôt, lui était inconnu. Il marque d’abord un certain scepticisme à l’égard de quelqu’un en provenance de Nazareth.[6] La connaissance naîtra de la rencontre avec Jésus et de l’écoute de sa Parole, quand il se sera fait sa propre opinion.

Nathanaël est sous le figuier. Une figure de style pour signifier qu’il est un étudiant des Ecritures. Le figuier est une représentation de l’arbre de vie du jardin d’Eden,[7] associé à l’acquisition de la sagesse divine, et qui symbolise par conséquent la Torah, de qui émane la vie de tout juif pieux. Dès même que Jésus lui reconnaît cette qualité d’une vie consacrée à l’étude des choses saintes, Nathanaël l’identifie comme Fils de Dieu et roi d’Israël. Une foi pleine et totale, qui proclame toute l’espérance qui l’anime. Une foi qui ne sera égalée que bien plus tard, dans la perspective pascale du Christ ressuscité.

Jésus assure à son disciple qu’il verra des choses bien plus grandes. Ce dont il parle, c’est la vision de la gloire du Christ à la consommation des temps. Il s’identifie clairement au Fils de l’homme de la vision apocalyptique de Daniel.[8] Cette figure du fils d’humanité[9] qui provient de Dieu pour une intronisation, représente traditionnellement le peuple saint, le peuple d’Israël appelé à participer à la royauté de Dieu lui-même, mais s’applique maintenant à Jésus.

Le Christ inaugure dès à présent le règne de Dieu. Ainsi la présence de Jésus sur terre ouvre les cieux, autrement dit établit la communication avec Dieu. Jésus rend manifeste la relation entre Dieu et les hommes telle qu’elle avait été entrevue dans la vision de l’échelle de Jacob.[10] Avec Jésus, le rêve devient réalité pour le croyant. En lui se concrétise le lien entre le ciel et la terre, et désormais les êtres humains pourront entamer la montée spirituelle progressive vers le Seigneur.[11]

Chaque fois que nous sommes sous le figuier, quand nous méditons la Parole de Dieu, le Christ Jésus nous appelle et vient se révéler à nous. Il nous engage à le reconnaître pour ce qu’il est réellement, le Fils de l’homme qui inaugure aujourd’hui le Royaume de Dieu. Avec lui, nous entrons dans la communion de Dieu et nous avons accès aux cieux que Jésus a ouverts pour nous.


[1] Il établit les Douze : Pierre – c’est le nom qu’il a donné à Simon –, Jacques le fils de Zébédée et Jean, le frère de Jacques – et il leur donna le surnom de Bouanerguès, c’est-à-dire fils du tonnerre –, André, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas, Jacques, le fils d’Alphée, Thaddée et Simon le zélote, et Judas Iscarioth, celui-là même qui le livra (Mc 3,16-19).

[2] Nathanaël signifie littéralement don de Dieu.

[3] L’identification de Barthélémy à Nathanaël est sans fondement, puisque celui-ci était originaire de Cana en Galilée (Jn 21,2) et Philippe de Bethsaïde, localité au nord du lac de Tibériade (Jn 1,44).

[4] Dans l’évangile de Jean, les deux premiers appelés sont des disciples de Jean-Baptiste : un disciple non identifié et André, le frère de Simon-Pierre, qui va trouver son frère (Jn 1,35-42). Ensuite Jésus appelle Philippe et Nathanaël.  Dans les synoptiques, les premiers appelés sont André et Pierre, et ensuite Jacques et Jean (Mt 4,18-20 ; Mc 1,16-18 ; Lc 5,1-11).

[5] Certaines traditions le situent en Asie Mineure, d’autres en Inde ou encore en Perse ou en Arménie.

[6] De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? (Jn 1,46). Jésus était galiléen et le district de Galilée était méprisé par les habitants du sud du pays. Les galiléens avaient une réputation d’être grossiers et ignorants. Nazareth avait hérité de cet opprobre. Ses habitants étaient réputés par le Talmud pour n’éprouver aucune sympathie à l’égard des pharisiens, qui les considéraient comme stupides et enténébrés.

[7] Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d’aspect attrayant et bon à manger, l’arbre de vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance de ce qui est bon et mauvais (Gn 2,9).

[8] Je regardais dans les visions de la nuit : et voici qu’avec les nuées du ciel venait comme un fils d’homme ; il arriva jusqu’au vieillard, et on le vit s’approcher en sa présence (Dn 7,13).

[9] La traduction littérale fils d’humanité suggère que le fils de l’homme est un homme individuel.

[10] Il y eut un songe : voici qu’était dressée une échelle dont le sommet touchait le ciel, des anges de Dieu y montaient et descendaient (Gn 28,12).

[11] Jean Climaque (Jean de l’Echelle, moine syrien des 6° et 7° siècles) voyait en cette échelle (ou rampe à gradins) le symbole de cet accès aux choses sacrées, mais aussi de Marie, par laquelle Dieu s’est incarné.

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