méditation pour ce 25 avril

merci à Alexis de nous partager cette méditation sur la parole d’aujourd’hui

Les écrits du Nouveau Testament tracent plusieurs témoignages1 de l’impact du personnage de Marc2 dans l’Eglise primitive. On relève ainsi sa présence tant dans les premiers voyages apostoliques de Paul que plus tard auprès de Pierre. Il a exercé son ministère dans le sillage de personnalités plus importantes que la sienne pour enfin fonder l’Eglise d’Alexandrie3 et y subir le martyre.4 L’Eglise célèbre5 aujourd’hui celui qu’elle appelle le contemplateur de Dieu et l’auteur du deuxième évangile.6

La personnalité de Marc est complexe, puisqu’il a d’abord été le compagnon de Paul pour ensuite devenir l’interprète7 de Pierre. On l’identifie à Jean-Marc, juif originaire de Jérusalem8 et cousin de Barnabé, qui accompagne9 brièvement Paul avant de se séparer de lui. Il se lie ensuite à Pierre, avec qui il se rend à «Babylone», sans doute Rome.10 Le témoignage que livre Marc, dans son évangile éponyme, constitue le premier exemple du genre. Modelé d’abord selon les nécessités de la catéchèse, de la liturgie, de la prédication, il s’enracine dans la tradition des premiers disciples. Il rappelle que la foi se décline dans un engagement sans compromis à la suite de Jésus, toujours à l’œuvre au sein de l’humanité.

Le passage de l’évangile que la liturgie utilise pour illustrer le témoignage de Marc est à la fois paradoxal et surprenant. Paradoxal tout d’abord, puis que cet épilogue de l’évangile est de tradition incertaine et que beaucoup considèrent que le récit de l’évangéliste se terminait de manière abrupte par l’attitude apeurée et le bouleversement des femmes devant le tombeau vide,11 ou encore que la finale primitive a été perdue et remplacée par un texte qui n’a pas la même qualité et facture que le reste de l’évangile.12 L’écriture est une sorte de sommaire des récits d’apparitions ou d’événements mentionnés par ailleurs13 et n’apporte aucun élément nouveau pour une meilleure connaissance du Christ ou de sa Résurrection.

Surprenant ensuite, parce que la relation ouvre à une dimension inédite ou encore inouïe de la mission des Apôtres. Elle se présente comme une épiphanie, ultime manifestation du Christ avant son Ascension. Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création. La perspective de la mission s’en trouve élargie à tout ce que Dieu a créé. La puissance de transformation de l’évangile est universelle et ne concerne pas seulement l’humanité,14 mais elle régénère tout l’univers. La Bonne Nouvelle du salut prend désormais une dimension cosmique dans l’avènement du règne de Dieu à la consommation des temps. Ce que viennent encore souligner les signes accompagnant la rédemption par la foi : la défaite du mal, le parler en langues,15 la guérison des malades. Trois éléments qui marquent la victoire définitive du Christ.

L’essence de notre foi est de rencontrer le Christ dans notre existence. Une rencontre qui vient nous surprendre dans la portée universelle du ministère. Et qui opère une conversion radicale. Jésus nous envoie aujourd’hui en mission, pour faire resplendir l’évangile pour toute la création.

1 Tant dans les Actes des Apôtres que dans les lettres de Paul et de Pierre.

2 Markos en grec, Marcus en latin.

3 L’Eglise copte d’Egypte se réclame de la prédication de saint Marc. Son passage est également signalé à Venise, où il est également vénéré.

4 Son tombeau est situé à proximité du Caire.

5 Marc est fêté le 25 avril dans l’Eglise latine et le 27 novembre dans l’Eglise orientale.

6 Le récit évangélique ne cite pas de nom d’auteur, mais les commentateurs identifient généralement Marc au personnage du jeune homme à moitié nu qui apparaît furtivement à la suite de Jésus à son arrestation (Mc 14,51).

7 Selon l’expression de Papias, évêque d’Hiérapolis. Le terme peut désigner un traducteur ou un secrétaire.

8 Arrestation et délivrance de Pierre (Ac 12,12).

9 Un compagnonnage attesté à plusieurs reprises (Ac 12,25 ; 13,5.13 ; 15,37-39 ; Col 4,10).

10 Salutation finale de la première lettre de Pierre (1 P 5,13).

11 Les femmes au tombeau (Mc 16,8).

12 Dans un vocabulaire et un style qui ne sont pas celui de l’évangéliste.

13 Dans les autres évangiles et dans les Actes des Apôtres.

14 Comme chez Matthieu, par exemple, où le Ressuscité envoie les disciples à toutes les nations (Mt 28,19).

15 La glossolalie, parler en langues, est l’expression que l’Eglise parle toutes les langues de la terre – ainsi la venue de l’Esprit saint le jour de la Pentecôte (Ac 2,1-13).

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