
voici la méditation d’Alexis pour ce dimanche de Laetare
Le jour approche de revivre dans le Christ la réconciliation de Dieu et de l’humanité. La Parole de Dieu questionne l’espérance. Où est Dieu ? Telle était l’interrogation du peuple emmené en exil à Babylone. Comme l’était aussi celle du disciple devant le Fils de l’Homme élevé et mourant sur la Croix. Question que chacun se pose aujourd’hui dans un monde en quête de sens et cerné par les ténèbres. L’apparent silence de Dieu est rompu par la contemplation du Fils qui se livre, qui partage la condition humaine. Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, tel est le dernier mot. La lumière n’est pas dans les réponses humaines, mais dans la vision du Christ en croix.
A quelques jours de Pâques, Paul insiste : C’est bien par grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. On est souvent tenté de faire valoir ses mérites, ses actes de pénitence, ses contritions et ses sacrifices. Paul remet les pendules à l’heure, le salut est don de Dieu. La seule attente que Dieu ait pour l’être humain est celle d’une foi ferme. Ce qui signifie accueillir l’offre qu’il fait, recevoir son existence quotidienne de quelqu’un d’autre que soi, de ce Dieu créateur en qui on peut placer sa confiance, sur qui on peut s’appuyer et par qui on est nourri.
Notre monde est marqué par le désir de la réussite, de la réalisation de soi, par l’autosuffisance et la volonté de ne se recevoir que de soi-même, par l’individualisme et l’égoïsme. Il n’est pas facile de se reconnaître interdépendant des autres, pas plus qu’il n’est aisé d’entrer dans la dynamique de la foi et de la grâce, de dépendre d’un Autre de qui vient toute vie et tout pardon. C’est lui qui pourtant met l’être humain debout, le ressuscite et fait de lui une création nouvelle.
L’évangéliste Jean ne dit pas autre chose. Dieu a l’initiative, toute l’initiative. Celle-ci prend sa source dans l’amour infini qu’il a pour l’humanité, et pour chacun en particulier. Si le Christ, le Fils bien-aimé, a partagé la condition humaine, c’est pour communiquer à tous la vie même de Dieu. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Ce don de Dieu est pure gratuité, remise de toutes les fautes.
Le Fils fait pénétrer l’humanité dans un univers régénéré, celui de la lumière. Opposition radicale des ténèbres du mal et de la lumière du bien, combat dont le Christ ressort en vainqueur. Il fait passer de l’ombre de la mort à la clarté de la vie. Mais il faut bien comprendre les enjeux, il ne s’agit pas seulement d’une mise en lumière des péchés et des insuffisances. Mais surtout d’une lumière qui donne à l’être humain de reconnaître que tout ce qu’il fait est l’œuvre de Dieu.
La foi donne de voir plus loin, de voir autrement, de bénéficier d’une vision différente. De transformer le regard sur autrui, sur soi-même, sur le monde, sur Dieu. Alors pourra naître et espérance et s’élever une action de grâce, un chant de louange.
L’invitation de Jésus est lumineuse, elle appelle vers la joie. Même si la vie est parfois difficile, même si les obscurités semblent à certains moments prendre le dessus, Dieu persévère à proposer son Alliance. Toujours il donne sa grâce pour que l’être humain se laisse modeler, transformer par elle au souffle de l’Esprit. Et qu’il puisse accueillir la lumière de la Résurrection.