
Merci à Alexis de continuer à nourrir notre réflexion sur la Parole de Dieu
Les Ecritures nous appellent aujourd’hui à célébrer à célébrer Dieu dans son essence même. Dieu est communion. La Trinité est autre chose qu’une construction intellectuelle de théologiens, elle exprime la réalité d’un Dieu qui se révèle, tout au long de l’histoire humaine, comme une relation d’amour.
Dieu est Père qui donne vie, accompagne, parle, nourrit, pardonne, accueille. Dieu est Fils qui reçoit, grandit, cherche, partage, écoute, demande, sourit, agit, marche. Dieu est Esprit qui anime, pousse, envoie, agite, compare, entraîne, foisonne. Mais Dieu ne passe pas de l’un à l’autre. En lui-même, les trois dimensions sont généreusement partagées. Dieu est trinitaire, c’est un Dieu de relation, en relation.
Notre foi est donc ancrée dans la relation à l’autre. Baptisés au nom du Père, du Fils et de l’Esprit, nous sommes devenus prêtres, prophètes et rois. Dieu nous envoie dans ce monde relationnel. Il nous invite à la communication, au dépassement, à la rencontre. Il nous invite à être, nous aussi témoins des trois dimensions, des trois personnes, sans schizophrénie.
Notre Dieu s’intéresse aux êtres humains et les convoque. Il prend l’initiative, il les invite à le rejoindre comme les disciples en Galilée. La foi n’est pas une initiative personnelle ou un geste que l’on pose, elle est réponse à quelqu’un qui vous appelle. Car Jésus nous convoque aujourd’hui, tels que nous sommes, à le rencontrer sur la montagne, autrement dit le lieu ou le moment où il se révèle à nous. En répondant à son appel à nous rassembler, nous communions au mystère trinitaire de sa présence. Pas de façon intellectuelle, mais concrètement, dans le partage du pain de la solidarité.
Nous croyons en un Dieu transcendant qui suscite l’adoration. Un piège courant, lorsque l’on parle de Dieu, est de tomber dans la rationalisation. Ne cherchons pas à l’enfermer dans une définition. Il est au-delà de tout ce que l’on peut imaginer de lui, ne se met pas en formules, en idéologie. Toute tentative de le résumer par des mots, ou même de le nommer[1], est vaine et ne vise qu’à se l’approprier, à le dominer. La seule attitude qui convienne devant lui est l’adoration. Se prosterner, adorer, c’est le même mot, le même geste. Un abandon dans le silence et la confiance. En même temps se reconnaître pauvre et limité devant lui, et être reconnu unique par lui. Communier à son amour.
Il est le Dieu qui remplit tout de sa présence. La résurrection transforme l’échec dramatique d’une vie dans le début d’une aventure inouïe. Jésus occupe désormais tout l’espace et le temps. Il est accessible à tous et à chacun là où il se trouve, dans la joie et dans la détresse, dans l’amour et dans la solitude, dans la santé et dans la maladie. Rien de ce que peut vivre ou éprouver l’être humain ne lui est étranger. Il peut tout. A nous de reconnaître où il est présent, au plus intime de nous-mêmes.
Dieu dévoile la richesse de son être tout au cours de l’histoire humaine, mais aussi, pour chacun en particulier, pendant le déroulement de l’existence. Il est d’abord le créateur de toutes choses et le Père de son peuple, qu’il protège d’un amour jaloux. Puis prenant chair d’homme, il donne son Fils pour le bien et le salut de l’humanité entière. Dieu est amour. Amour du Père et du Fils. A l’humanité, il envoie son Esprit d’amour. Tel est Dieu, Trinité d’amour, qui se donne pour l’amour des hommes.
[1] Pour cette raison, les Juifs se refusent de prononcer le Nom par lequel Dieu s’est fait connaître à Moïse dans la théophanie du Buisson ardent à l’Horeb Ex 3,14).